Dickey Chapelle

Née Georgette Louise Meyer le 14 mars 1919 à Milwaukee, dans le Wisconsin, Dickey Chapelle est une photojournaliste de guerre américaine. Elle obtient son diplôme d'études secondaires très tôt et à l'âge de seize ans, elle suit des cours de design aéronautique au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Elle rentre chez elle, où elle travaille sur un terrain d'aviation local, espérant apprendre à piloter des avions au lieu de les concevoir. Mais lorsque sa mère apprend qu'elle a une liaison avec l'un des pilotes, elle l’envoie vivre avec ses grands-parents à Coral Gables, en Floride. Là, elle écrit des communiqués de presse pour un spectacle aérien, qui la conduit à une affectation à La Havane à Cuba. Chapelle soumet ce spectacle aérien cubain au New York Times et se fait remarquer par un rédacteur de Transcontinental et Western Air (TWA), qui l'incite à déménager à New York City. Travaillant au bureau de publicité de TWA, elle commença à suivre des cours hebdomadaires de photographie avec Tony Chapelle, qui devient son mari en octobre 1940. Elle quitte finalement son emploi chez TWA pour compiler un portfolio qu'elle vend au magazine Look en 1941. Plus tard, après quinze ans de mariage, elle divorce de Tony et change son prénom en Dickey.


En dépit de ses médiocres références photographiques, pendant la Seconde Guerre mondiale, Chapelle réussit à devenir photojournaliste correspondante de guerre pour National Geographic, et pour l’une de ses premières affectations, sera postée avec les Marines pendant la bataille d'Iwo Jima. Une fois, en poste à Iwo Jima, sa mission était de documenter le travail des infirmières à bord de l’USS Samaritan, un navire-hôpital ancré dans le Pacifique Sud. Bien qu'elle ait reçu l'instruction stricte de ne pas quitter le navire, Dickey était déterminé à photographier les lignes de front. Elle réussi à se rendre sur la rive.


Mais Dickey Chapelle était déterminée à utiliser sa mission pour réaliser son rêve de photographier les combats sur les lignes de front sous un angle féminin. Bien qu'elle ait été informée à plusieurs reprises qu'elle ne devait pas quitter le navire, elle a persisté en demandant constamment la permission de se rendre à terre. Finalement elle réussit à convaincre un attaché de presse que la conclusion logique de son reportage était d'aller dans un hôpital de campagne. Une fois à terre, elle a convaincu le lieutenant de l'emmener en première ligne. Au lieu de ce qu'elle avait imaginé être la ligne de front, elle trouve une dune de sable balayée par le vent. Elle réalise une série de photos de la colline de sable en prenant des photos de chaque quadrant qui l'entoure, tout en chassant les guêpes qui bourdonnaient autour d’elle ! Une fois en sécurité dans sa tente, Chapelle revient sur sa description de l'attaque des guêpes : "Ce n'étaient pas des guêpes ! C'étaient des balles de sniper. Iwo Jima est une île volcanique où il n'y a pas d'insectes." Ravie, elle écrit son reportage en le titrant : "Under Fire on Iwo Jima".


Elle a également couvert la bataille d'Okinawa. Elle interviendra aussi durant la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Algérie du côté du F.L.N., puis la guerre du Viêt Nam. Elle voyage partout dans le monde pour couvrir l’histoire dans n'importe quelle zone de guerre. Pendant la révolution hongroise de 1956, Chapelle est capturée et emprisonnée pendant sept semaines. Femme extraordinaire pour l’époque, elle voyage avec les troupes, elle apprend ainsi à sauter avec des parachutistes. Cela la conduit à gagner le respect de la communauté militaire et journalistique. Chapelle était un petit bout de femme connue pour son refus de se prosterner devant l'autorité. Elle est aussi connue pour porter un uniforme constitué d’un treillis, d’un chapeau de brousse australien, de lunettes d’Arlequin et de boucles d'oreilles en perles. Malgré l’amitié liée avec Fidel Castro, Chapelle est une anti-communiste convaincue, elle exprimera ce point de vue au début de la guerre du Vietnam.


Dickey est décédée à seulement 46 ans, le 4 novembre 1965, alors qu'elle accompagne un peloton en patrouille lors de l'opération Black Ferret, une opération de recherche et de destruction à 16 km au sud de Chu Lai, dans la province de Quang Ngai. Le lieutenant de la patrouille en face d'elle marche sur un piège à fil, composé d'un obus de mortier avec une grenade à main attachée au sommet de celui-ci. Chapelle a été frappée au cou par un éclat d'obus qui lui sectionne la carotide. L’explosion a causé la mort de cinq membres de l’escouade. Son corps a été rapatrié avec une garde d'honneur composée de six Marines, on lui a accordé un enterrement militaire traditionnel. Elle est devenue la première correspondante de guerre à être tuée au Vietnam, ainsi que la première femme américaine reporter morte au combat. Une photo tristement célèbre d’elle a été prise par Henri Huet, qui lui aussi succombera à cette guerre terriblement gourmande en vies de photoreporters… Intrépide, intraitable et intransigeante, Dickey Chapelle connut un énorme succès et fut vénérée dans un métier qui était auparavant presque inaccessible aux femmes. Le cratère vénusien « Chapelle » a été nommé ainsi en son honneur.


Il n’y a pas à ma connaissance de site retraçant l’ensemble du travail de Dickey Chapelle, je vous propose donc ce lien où vous pouvez découvrir quelques unes de ses images : https://www.wiscontext.org/wisconsins-pioneering-war-correspondent-dickey-chapelle


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :