Dario Mitidieri

Dario Mitidieri est né à Villa d'Agri, en Italie, en 1959. En 1981, il s'installe à Londres où il a étudié le photojournalisme au London College of Printing. En 1986, il commence à travailler comme photographe freelance pour le magazine « The Independent » et « The Sunday Telegraph ». Depuis ce moment, son travail a été publié et exposé dans le monde entier. Ainsi il a obtenu entre autre en France, le Visa d'Or au Festival International du Photojournalisme, en 1993, le Nikon Photoreportage de l'année  1996 en Angleterre, le Leica - C.F.P. Photo Award, en Italie durant l’année 1998, le Getty Images Grant en photographie éditoriale aux USA en 2005 ou le Prix AOP, Documentaire en service en 2006 et en 2008.


Les grands travaux de Dario :

Ses principaux projets photographiques et ses plus grands reportages traitent de faits de société et de grands évènements qui ont marqué la fin du XXème et le début du XXIème siècle. Ainsi on pense à ses premiers documentaires forts avec le sort des réfugiés cambodgiens en Thaïlande et le massacre de la place Tiananmen de 1989 grâce auquel il obtient le prix du British Press Photographer of The Year. Il photographie ensuite la réunification de l'Allemagne, le cyclone du Bangladesh,  la chute du régime communiste en Albanie, la destruction de la mosquée d'Ayodhya en Inde et la violence communautaire ultérieure à Bombay, la crise des réfugiés au Rwanda, le tremblement de terre de Kobe au Japon, les enfants à la guerre en ex-Yougoslavie, l’évangélisation charismatique aux Etats-Unis, les derniers Masaai du Kenya, la chute de Bagdad et les charniers de l'Irak, l’après tsunami en Indonésie… Sans compter des sujets sur l'Éthiopie, le Rwanda, l'Angola, l'Angleterre, l'Inde et la Corée… Il est également l'auteur du livre « L'Ultimo Ayrton » publié en 1996 traitant de la dernière course d'Ayrton Senna en Italie. En 1997, il publiera « Les personnes et les chemins de fer » sur l'industrie ferroviaire en Italie.


Les enfants des rues :

En 1992, il passe une année entière à Bombay pour y documenter la vie des enfants de la rue. Pourtant photographier des enfants des rues en Inde ne confère pas vraiment de fait une grosse valeur ajoutée commerciale. Ce sujet est né d’une pure coïncidence alors qu’il travaillait sur le sida en Inde. Der Spiegel lui commande un job photo pour illustrer un article sur les enfants des rues dans le monde. Naturellement Dario commence sur place en Inde et réalise immédiatement l’ampleur du sujet mais aussi que pour le traiter en profondeur il lui fallait au moins passer une année sur place. Dès lors il postule pour décrocher la bourse Eugene Smith qu’il obtient pour la catégorie photographie humaniste en 1991 et qui lui permet de partir destination Bombay pour réaliser ce projet tout en contribuant à faire gonfler sa notoriété.  A son retour, pas mal d’éditeurs disent adorer son travail, mais ne souhaitent pas le distribuer pour autant. Dario se bat donc pour publier ce bouquin, il remporte même un nouveau prix. Résultat, après un an il a tiré un reportage exceptionnel qui fera le tour du monde et lui permettra de gagner d’autres nombreuses récompenses. Dans ce reportage, quelques images ont marqué l’esprit des observateurs. Celle des deux enfants qui fument de l’héroïne, et celle où une petite fille se tient au sommet d’une longue perche. D’ailleurs aux dires du photographe : « C’est cette dernière image qui a rendu le projet possible : elle est restée gravée dans l’esprit de pas mal de gens». Ce projet aboutit en 1994 par la publication en six langues différentes à travers toute l’Europe de l'ouvrage « Les enfants de Bombay ». Recueil dans lequel il a rassemblé des photographies et des histoires terribles qu’il a accumulées des mois durant. Lors de cette longue immersion Mitidieri a montré différents aspects de la réalité de la vie de ces enfants. Dario en un an s’était rapproché de beaucoup d’enfants de la rue, il était même jour et nuit avec certains d’entre eux qui le surnommaient « L’Oncle ». Après la sortie du livre et un retour en Inde le photographe a retrouvé une partie des gamins devenus adultes et qui avaient entre 5 et 7 ans à l’époque où les clichés ont été pris. « C’était comme si on s’était quittés la veille ; ils se souvenaient de chaque détail me concernant. » De là à dire qu’il a modifié le cours de leur histoire, ça serait mentir, ces enfants ont été touchés indirectement que les photographies soient utilisées par des ONG pour leurs campagnes de récolte de dons afin de lutter contre leur situation. L’ensemble du reportage aborde également bien d’autres sujets, toujours avec justesse et un regard tendre mais pourtant sans complaisance. Selon Dario, lorsqu’on est confronté à la pauvreté d’une société, on est obligé de prendre en considération les enfants qui grandissent en son sein. Ces enfants sont confrontés quotidiennement à la pédophilie, aux drogues et aux maladies incurables. Au bout de ce reportage il a appris que peu importe la puissance du message que l’on souhaite faire passer et le sujet choisi, sans batailler un tel projet n’a pratiquement aucune chance d’aboutir.


Si l’envie vous prend de découvrir son travail, je vous indique le site de Dario : http://www.mitidieri.com/


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :