Friedrich Seidenstücker

Friedrich Seidenstücker est né en 1882 à Unna en Allemagne. Dès l’âge de 17 ans il se fabrique son propre appareil photo avec une boîte de cigare et la lentille d’une lanterne. Entre 1902 et 1903 il étudie la construction mécanique à Hagen, puis à Berlin, et se forge des contacts étroits avec les artistes de son époque. En 1904, il poursuit ses études au Royal Technical College Charlottenburg, mais s’occupe également de sculpture et de photographie. Pendant la Première Guerre mondiale, il travailla comme concepteur d’avions chez Zeppelin-Bau AG à Potsdam. En 1918, il commence à étudier la sculpture au Collège des Beaux-Arts avec le sculpteur animalier August Gaul. Entre 1921 et 1923, il entreprit des voyages d'étude à Munich, Rome et Paris…

Seidenstücker travaille ensuite à Berlin en tant que sculpteur et photographe indépendant. En tant que photographe, il avait beaucoup plus de succès que comme sculpteur. Si bien qu’il a souvent dû recourir au soutien financier de sa famille. Mais le photographe allemand va se faire connaître pour ses photographies de la vie quotidienne, ses photographies d'animaux et ses nus, ainsi que pour ses images des ruines de Berlin, détruites pendant la Seconde Guerre mondiale.


Du zoo au journalisme :

C’est au zoo de Berlin que Friedrich Seidenstücker fait ses premières séries de photographies, empruntes d’un humour qui allait marquer toute son œuvre photographique. Il avait ce don d’observation qui lui permettait de déceler le comique dans les situations de la vie quotidienne berlinoise.

A partir des années de la République de Weimar (1919-1933) et jusque dans les années 50, lorsque Berlin était une ville en ruine après la Seconde Guerre mondiale, Seidenstücker avait pour habitude de s’y promener et de prendre des photos de la ville. Son travail, très apprécié des berlinois, en est venu à être considéré comme la chronique la plus exacte de l'évolution quotidienne de la capitale allemande de cette époque.

Après avoir étudié la sculpture et avoir fait quelques expositions, mais n’arrivant pas à en vivre, il décida de devenir photographe professionnel et travailla pour les éditions Ullstein. Humble photographe professionnel, fasciné par son travail, il n’a jamais quitté sa maison sans emporter son appareil photo. Il n'avait pas l'intention de faire de l'art, mais simplement des photographies qui racontaient Berlin, il prenait les battements de cœur de cette ville dont il était tombé amoureux. Friedrich Seidenstücker devint célèbre notamment pour ses photos des « Sauteuses de flaques », des images représentant des jeunes filles ou femmes en robe d’été qui, jambes tendues et parfois parapluie à la main, sautent depuis le trottoir par-dessus des flaques d’eau.

En 1930, il devient employé permanent de la maison d'édition Ullstein. Ses photographies paraissent dans des magazines tels que la nouvelle ligne, la Berliner Illustrirten Zeitung, Die Dame, Der Querschnitt et Die Woche.


Une œuvre injustement oubliée :

Malgré son importance populaire et son travail avisé de photographe, la production de ce professionnel n'avait jamais été sérieusement exposée. L'exposition Friedrich Seidenstücker, des hippopotames et autres humains. Photographies 1925-1958 est la première grande rétrospective à rendre justice à une œuvre injustement oubliée. Des gangs de jeunes profitant des émotions de la grande ville, des scènes de profond sens de l'humour dans le zoo, des images de la vie quotidienne dans la ville et, enfin, des paysages sombres des conséquences de la guerre, la collection permet de vérifier l'optimisme que le photographe revendiquait avec ses yeux, mais aussi avec son attachement aux souffrances endurées par les Berlinois après la deuxième grande guerre mondiale. Toujours à la manière d’un journaliste, Friedrich était comme une caméra ambulante : il dépeignait toutes les facettes de la ville, des jeux pour enfants aux vendeurs de rue en passant par les queues affamées à la soupes populaires…

Pendant les années du nazisme, Seidenstücker a décidé de raccrocher son appareil photo. « Je ne voulais pas prendre de photos de la tristesse qui régnait dans la ville que j'aimais. » Déclara-t-il… Après 1945, Seidenstücker redevint photographe indépendant à Berlin. Il meurt le 26 décembre 1966 à Berlin-Ouest.


Voici un lien en allemand sur Friedrich Seidenstücker : http://www.deutschefotothek.de/


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :