Jacob Riis

A la recherche du chemin :

Jacob A. Riis est né le 3 mai 1849 à Ribe au Danemark et il est décédé le 26 mars 1914 à New York. Son père était professeur à la Ribe Latin School où Jacob a fera sa scolarité. Jacob Riis devient charpentier, mais n'ayant pas réussi à trouver du travail, il part pour l’Amérique au printemps 1870. Il s'installe à New York, mais sa situation financière ne s'améliore pas et bien au contraire la faim, le mal du pays et l'humiliation seront son lot quotidien alors qu'il va d'un emploi à l'autre.

En 1877, il est engagé comme journaliste au New York Tribune et à l’Associated Press Bureau. Il va entrer dans l'univers de la presse populaire où l'approche sensationnaliste régnait. La compétition était féroce dans ce milieu incapable de publier des comptes rendus réalistes sur les conflits au travail ou les injustices sociales, les journalistes vendaient des histoires sur le malheur de gens, la pauvreté humaine et les faits divers. Sa profession l'amenait donc là où l'on pouvait trouver de telles histoires, c'est-à-dire dans les slums new-yorkais, surtout habités par des immigrants. Une descente dans les taudis de New York de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.


Dans les slums :

C'est ainsi que Jacob Riis est entré en contact avec des gens impliqués dans des œuvres de charité, des gens qui voulaient réformer le gouvernement municipal, des experts en logements qui voulaient améliorer les slums ainsi que des gens faisant la promotion de la solidarité entre immigrants.

Ce qu'il voit dans les slums interpelle Riis. Il poursuit donc dans les années 1880 des contacts avec des spécialistes intéressés par le problème de la pauvreté. Il rencontre des membres du Board of Health et Roger S. Tracy (statisticien et inspecteur sanitaire). En 1885, il devient officiellement citoyen américain. Il consacre ses temps libres à des levées de fonds pour des organismes de charité et des activités de sensibilisation à la pauvreté. Après avoir écrit sur la pauvreté vécue par les immigrants, Jacob Riis décide de trouver des solutions.

En 1888, Riis donne une conférence intitulée «The other half, how it lives and dies in New York» (Comment l'autre moitié vit et meurt à New York) devant la Society of Amateur Photographers. Il décide de compléter le texte de cette conférence en illustrant visuellement ses propos. Selon lui, ses conférences auraient plus d'impact si les gens pouvaient constater visuellement les conditions de vie dans les slums. Il avait déjà pu constater la fascination qu'engendrait la photographie lorsqu'il avait organisé en 1886 des expositions de stereopticon. Un stéréoptique était un projecteur de diapositives appelé aussi lanterne magique, qui avait deux lentilles, généralement placées l'une au-dessus de l'autre.


La récompense :

Il réunit donc une équipe composée de Henry G. Piffard, de Richard Hoe Lawrence (membres de la Society of Amateur Photographers) et du Dr John T. Nagel du Health Board pour visiter les slums new-yorkais. Le résultat débouchera sur un livre intitulé « How the other half lives » (Comment l'autre moitié vit) publié en 1890. Ce livre contient des dessins, des tableaux de statistiques, des plans et des photos bien sûr. Ce livre a marqué un tournant dans le mouvement progressiste. Il a été un tournant dans la prise de conscience de la question urbaine. Le public a reçu favorablement l’ouvrage, mais certains lui ont reproché sa représentation négative de certaines minorités, comme les Chinois. Dès lors les photos inébranlables de Riis sont apparues dans les livres, les journaux et les magazines, et elles ont rapidement servi d'outils de réforme sociale. Ce livre a amené beaucoup de personnes à entrer dans le mouvement progressiste, comme par exemple Theodore Roosevelt. Un jour, Riis a trouvé sur son bureau la note suivante : « I have read your book and I have come to help » (J’ai lu ton livre et suis venu t’aider). Cette note était signée de la main de Theodore Roosevelt alors président du New York Police Board of Commisionners et futur président des États-Unis !


Vous pouvez retrouver quelques informations sur Jacob Riis http://www.jacobariismuseum.dk/jacob-a-riis/


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :