Weegee

Usher Fellig, plus connu sous le pseudonyme de Weegee, est né le 12 juin 1899 en Autriche. Il prend le nom d'Arthur Fellig à l’âge de neuf ans, quand il émigra à New York avec sa famille. Après un passage par Ellis Island, île située à l'embouchure de l'Hudson à New York, l’entrée principale des immigrants qui arrivent aux États-Unis. Il quitte l’école à 14 ans et travaille ça et là pour aider sa famille. Un jour, il se fait prendre en photo par un photographe ambulant et décide qu’il fera, lui aussi, de la photographie son métier. Il s’achète alors un appareil d’occasion et prend ses premiers clichés d’enfants endimanchés.


En 1918, il est employé par le studio Ducket & Adler pour travailler dans une chambre noire. Après avoir acquis les techniques de développement de négatifs, de 1924 à 1927, il travaille au sein de l’agence Acme News Pictures comme reporter dépêché en cas d’urgence puis comme photographe à temps plein. Weegee devient célèbre pour ses photographies en noir et blanc, spécialiste des faits divers en tous genres de New York, sa ville de prédilection ! Durant la période sombre de la Grande Dépression, en 1935, il quitte Acme (qui, plus tard, deviendra United Press International) et travaille en free-lance pour la presse américaine (Time Magazine, Life, New York Daily Mirror ou encore Sun et Vogue).


Devenu photographe indépendant il commence à travailler dans sa Chevrolet au coffre poussiéreux maculé de traces de doigts et immatriculée Y.82.75.NY, qu'il utilise comme chambre noire dans les années 30 et 40 en photographiant des scènes dignes d'intérêt pour les tabloïds. Muni d'une radio à ondes courtes qui le relie au quartier général de la police de New York,, il parcoure la ville à la recherche de son côté sombre et arrive sur les lieux des meurtres, des incendies, des accidents et des cambriolages dans les premiers, parfois même avant les secours et les forces de l’ordre, décrochant ainsi des scoops !  C’est là qu’on va le surnommer « Weegee », en référence à la planchette en bois du jeu Ouija sur laquelle apparaissent les lettres de l'alphabet latin, les dix chiffres arabes, ainsi que les termes « oui », « non », « bonjour » et « au revoir », censée permettre la communication avec les esprits. Il déclarera « Ma voiture est devenue mon domicile. C’était un coupé doté d’un très grand coffre. J’y mettais tout, un appareil de rechange, des boîtes d’ampoules pour le flash, une machine à écrire, des bottes de pompiers, des boîtes à cigares. Je n’étais plus lié au téléscripteur du commissariat central. Au lieu d’attendre que le crime vienne à moi, je pouvais aller le chercher. Mon appareil photo était toute ma vie, mon amour, mon unique sésame ».


Weegee est surtout connu pour ses images de cadavres, de policiers, de délinquants arrêtés cachant leur visage, de badauds regardant la scène d’un crime, de victimes éplorées, de toute cette Amérique des années cinquante, abreuvée de film noir. Ce qui l’intéresse, c’est le New York noctambule, celui des laissés-pour-compte, des déshérités, des meurtriers qui vivent dans l’East Side ou à Harlem. Accidents, corps carbonisés, incendies, passants-voyeurs, policiers et pompiers : Weegee est un observateur des inégalités, des discriminations, des bas-fonds et les drames des rues de New York.


En 1946, le photographe déménage de New York à Los Angeles. Abandonnant les scènes de crimes macabres, Weegee choisi de braquer sa caméra sur les célébrités de Hollywood, sur les fans, les chasseurs d’autographes et les vitrines de magasins. Le facétieux photographe utilise alors des lentilles et autres astuces techniques pour déformer ses sujets. Il s’amusera également à réaliser une série de portraits de célébrités avec ses optiques déformantes. Il décédera le 26 décembre 1968.


A ma connaissance il n’y a pas de site officiel mais vous pouvez trouver de nombreuses images de Weegee ici : https://www.gettyimages.co.uk/photos/weegee/


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :