Felice Beato

Felice Beato est né en 1832 à Venise, photographe italien naturalisé anglais en 1850, il est l’un des premiers à réaliser des clichés du continent asiatique, et à suivre le chemin tracé par Roger Fenton, premier photographe de guerre. Beato a enregistré les séquelles des combats, souvent en se servant des morts gisants sur place. Il capture l'immédiateté de la guerre, les séquelles de la bataille et les positions militaires stratégiques. Son enregistrement photographique de la Seconde guerre de l'opium consistait en une centaine d'images, parmi lesquelles plusieurs vues panoramiques, conservées sous la forme d'albums privés compilés à l'origine par des officiers britanniques en guise d'enregistrement de leur campagne victorieuse. En Corée, au cours d'un assaut de deux jours, les forces américaines ont capturé et détruit cinq forts et tué plus de 240 soldats coréens. Le fort McKee était le site de l'offensive principale. Là-bas, Beato a arrangé des cadavres de rebelles pour créer des photographies macabres des champs de bataille, dans un style rappelant celui de ses travaux en Inde et en Chine.


Même s’il a été l'un des premiers photographes de guerre et photojournalistes, Felice Beato ne se limite pas à la spécialité de figer les conflits. En effet, il devient également réputé pour ses portraits et ses vues d’architecture et de paysages des régions asiatiques et Moyen-Orientales. Les images qu'il a capturées en Méditerranée, en Grèce, en Albanie, au Japon, en Chine, en Inde, en Birmanie et en Crimée ont été le premier aperçu de lieux et de gens que le plus grand nombre n'avait encore jamais vus. On peut donc justement associer le travail d’images de Beato au domaine de la photographie ethnique.


Les nombreux voyages qu’il effectue au cours de sa vie lui ont donné l’opportunité de créer tout un imaginaire avec lequel le public occidental venait tout juste de se familiariser durant la seconde moitié du XIXe siècle. Le travail de photographe de guerre de Felice Beato lui permet de s’ériger comme témoin privilégié et rapporteur de la révolte des Cipayes en Inde (1857-1858), de la Seconde guerre de l’opium qui se déroule sur le territoire chinois (1856-1860) ou encore, de la période des samouraïs au Japon de la fin de la période Edo (1863-1877). Une période très importante pour le pays car il fut traversé par le renouveau du Meiji, une phase politique qui, en 1869, rendit le pouvoir à l'empereur en le soustrayant au shogun Tokugawa. Ses photographies prises au Japon sont novatrices, en effet, probablement poussé par des photographes contemporains, il colorie ses clichés à la main, leur accordant ainsi une intensité nouvelle. Il a d’ailleurs eu un impact immense sur d'autres photographes et son influence au pays du soleil levant, où il a enseigné et travaillé avec de nombreux autres photographes et artistes, a été particulièrement durable. Son travail représente la première œuvre substantielle du photojournalisme. Felice Beato est connu pour être l’auteur de magnifiques tirages albuminés rehaussés (la couleur y est appliquée postérieurement à la main) sur le Japon notamment.


Ses dernières années sont moins connues, mais on sait qu’il continue de voyager en Asie et en Afrique de l’Est jusqu’en 1899. Fealice Beato meurt le 29 janvier 1909 à Florence, en Italie.


En suivant ce lien, vous pouvez voir quelques images non encore peintes prises par Felice Beato au Japon : https://www.guimet-photo-japon.fr/


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :