Patrick Dagonnot

De la musique à la photographie :

Patrick Dagonnot est né en 1969 dans les Yvelines. Musicien depuis plus de vingt ans, il a notamment composé pour plusieurs courts-métrages et spectacles de danse. Infographiste de métier depuis 1997, passionné par le cinéma, ce n’est qu’en 2005 que Patrick se met à la photographie en autodidacte, en étudiant les œuvres de grands photographes comme Sieff, Depardon, Kenna, Gibson, Koudelka ou Hoflehner... Dès lors, il se jette corps et âme dans l’apprentissage de la spécialité et déclare à ce propos : « Ainsi donc, depuis j’apprends, non pas à photographier, mais simplement, à regarder, j’apprends la lumière, les formes, les mouvements, les regards des autres. »


Le Perche, mémoire d’enfant :

Mais au delà du regard, en photo, plus que dans d'autres domaines artistiques, le matériel occupe également une place centrale et en particulier quand on pratique, comme lui, la pose longue. Pourtant Patrick commence avec un D80, quelques jeux de filtres ND et un trépied. Cela ne l’empêchera pas d’exposer, de faire de bons tirages et d’être publié. En parlant de format, comme Kenna ou Hoflehner, Patrick a une véritable attirance pour le carré, format que bon nombre de photographes amoureux de noir et blanc adoptent. Enfin au-delà du format il reste aussi sa pâte lors du post traitement numérique, qui lui aussi joue un rôle prépondérant dans le rendu final. A ce propos, pour l’une de ses séries qui se nomme « Le Perche, bribes de mémoire », ma préférée soit dit en passant, il a appliqué un traitement à ses clichés, qui donne une ambiance tout à fait particulière. D’ailleurs « le postulat de départ était de donner une représentation du Perche comme vue au travers du voile de la mémoire, une vision ni tout à fait réelle, ni tout à fait imaginaire » me confiera Patrick lors d’un entretien. En effet, en jouant sur la matière de l’image, par un travail de fusion avec des textures de vieux papiers, il évoque magnifiquement les souvenirs lointains de l’enfance ou des clichés sortis tout droit d’une vieille malle. Une version magnifiée comme seuls les souvenirs peuvent l'être. La première photo de la série représentant une vieille bâtisse dotée, on l’imagine, d’une roue à aube cachée sous un appentis, fut le résultat d'un heureux hasard et donna le La pour le travail à venir. Cette série n’est pas le résultat d’un coup de tête et, comme Rome, ne s’est pas faite en un jour. Elle est le résultat d’un travail énorme, de persévérance et de recherches, qui s'étale sur près de 10 ans, période durant laquelle Patrick a sillonné le Perche de long en large, en prenant près de 3 000 clichés ! Au final après une sélection très serrée, une quarantaine de photos viendront composer la série.


Son travail :

Fidèle à ceux qui lui ont fait aimer la photographie, il travaille presque exclusivement en noir et blanc. Il aime les rendus sombres et contrastés, il joue énormément avec la lumière et produit des tirages denses et profonds qu’il explore au travers de plusieurs séries en perpétuel avancement. D’ailleurs, Patrick déclare : « Aujourd'hui, je vis la photographie comme une poésie moderne, visuelle, laissant mon inspiration me guider lors des prises de vues, au gré des chemins, et sans calcul. Lors de la phase de développement, naîtront alors les séries que je construis comme des puzzles, où chaque pièce prendra sens au regard des autres. » C’est ainsi qu’il finalise actuellement un nouveau recueil d’images monochromes de la série intitulée « Zones d'ombres » dont je vous montrerais quelques extraits. Il y a notamment une image que j’aime bien et qui laisse apparaitre le haut d’un jet d’eau au premier plan… Cette série est vraiment un régal pour tout ceux qui aiment l’argentique, c’est très dense, il y a du grain et les noirs sont si profonds que le peu de blanc visible est une source de lumière pour l’image toute entière. On y voit peu de présence humaine, mais beaucoup de vues graphiques et de paysages.


Parlons matériel :

Concernant le matériel, voici de quoi se compose le sac photo actuel de Patrick Dagonnot : Un Nikon D3, premier reflex numérique full-frame de la marque accompagné de plusieurs cailloux. Le Nikon 24 f2.8, le Nikon 24-85 f2.8/4, le Nikon 50 f1.8, le Nikon 85 f1.8 et le Nikon 70-300 f4.5/5.6. En APS-C : (pour mémoire qui est le sigle qui désigne un format de capteur photographique de taille approximativement égale à celle des négatifs APS argentiques) Le Nikon D80 équipé de deux objectifs : le Tamron 17-50 f2.8 et le Tokina 12-24 f4. Il possède aussi un compact Fujifilm X20 acquis très récemment, et qui ne le quitte déjà plus ! Vous savez c’est ce boîtier au design rétro qui a réintroduit le véritable viseur optique tout en reprenant les traits du look rétro de chez Fuji. Enfin Patrick a également dans l’idée de s’équiper prochainement du Nikon 70-200 f2.8 et d'acheter un second APS-C  -le D7000 le tente bien- afin de remplacer son D80 qui commence à se faire vieux.


Un large éventail d’activités :

Aujourd’hui à côté de la photographie, Patrick est aussi directeur artistique de plusieurs magazines : « Profession Photographe », un trimestriel papier qui informe et défend les photographes professionnels et le magazine électronique « La Chaîne Photo » diffusé gratuitement sur le net. Il est également graphiste et photographe dans une agence de presse, participe à des conférences, des expositions, rédige des articles et des tutoriels... Il a plusieurs livres photo à son actif : « Eau, fil du rêve » et « Balade dans le Perche », tous deux parus en 2010, « Des jours meilleurs » paru en 2013, et « Captifs » un e-book diffusé gratuitement aux abonnés de « La Chaîne Photo ». Enfin, il s’apprête à sortir une version réactualisée de « Zones d’ombres ».


Si vous souhaitez découvrir le travail photographique de Patrick Dagonnot, voici son site photo : http://www.chambrenoire.fr


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :