Brassaï

Gyula Halász est d'origine arménienne, il est plus connu sous le pseudonyme de Brassaï qu’il prendra plus tard. Il est né le 9 septembre 1899, à Brassó en Transylvanie, région appartenant alors au royaume de Hongrie, et qui est devenue Brașov en 1920, une ville de Roumanie. Gyula Halász est hongrois, il sera naturalisé français, il est né d’un père rédacteur en chef et publiciste et d’une mère au foyer. Jeune homme, Gyula Halász étudie la peinture et la sculpture à l'Université hongroise des beaux-arts de Budapest, avant de rejoindre la cavalerie austro-hongroise pour y servir durant la Première Guerre mondiale. Puis il emménage à Paris en 1903 pour y rejoindre son père qui enseigne alors la littérature à la Sorbonne. Brassaï est un artiste multi casquettes ; photographe, il est également dessinateur, peintre, sculpteur, médailleur et écrivain…


Brassaï de Brassó :

En 1920, il se rend à Berlin où il travaille en tant que journaliste, tout en suivant le cours de l'académie des beaux-arts Berlin-Charlottenburg. Halász déménage en 1924 avec, pour la seconde fois, comme destination Paris. A son arrivée, Seul et ne parlant pas français, il décide d’apprendre le français en apprenant dix mots par jour dans les œuvres de Marcel Proust. Installé à Montparnasse, au cœur du Paris artistique des années 1920, il se lie avec Henry Miller, Léon-Paul Fargue et Jacques Prévert. Il reprend sa carrière de journaliste. Il écrivit plus tard que la photographie l'avait aidé à saisir la nuit parisienne, la beauté des rues et des jardins, qu'il pleuve ou qu'il vente.

En utilisant son lieu de naissance, Gyula Halász se forge dès 1923 le pseudonyme de Brassaï, qui signifie « de Brassó ». C'est sous ce nom qu'il s'impose comme celui qui a su capturer l'essence de la ville dans ses clichés, publiant un premier recueil en 1932, intitulé « Paris de nuit », qui rencontre un grand succès et le fera même surnommer « l'œil de Paris » par Henry Miller dans l'un de ses essais.


Son œuvre :

En 1931, il immortalise le bal de la mi-Carême du parc d'attractions parisien Magic City. Lieu célèbre des nuits homosexuelles à Paris, ce bal se déroulait sur la grande piste de danse avec orchestre, au 1er étage du numéro 188 de la rue de l'Université. Ses clichés parisiens, en noir et blanc, denses et contrastés, montrent l’envers du décor : les rues aux pavés luisants à la lueur des réverbères, les monuments surgissant de la brume, la nudité des filles des maisons closes, les numéros de voltige des petits cirques de quartier, les gros bras des halles ou encore les graffitis creusés par des mains anonymes dans les murs lépreux de ruelles malfamées… La légende du Paris de l’entre-deux guerres, ville lumière, lieu de plaisirs et de rencontres étranges, doit beaucoup au regard de quelques photographes étrangers comme lui qui a su en saisir la part d’ombre.

Mais en dehors de ses photos du Paris sombre, Brassaï s'est aussi intéressé à la haute société, aux intellectuels, à la danse et à l'opéra. Il photographia nombre de ses contemporains, tels Salvador Dalí, Pablo Picasso, Henri Matisse, Alberto Giacometti, et certains des écrivains majeurs de l'époque : Jean Genet, Henri Michaux. Il est également l'auteur de photographies de mode, entre autres une série commandée par Carmel Snow, du couturier Christian Dior. Une de ses photographies de la série des Graffiti sera utilisée en couverture du recueil de Jacques Prévert, Paroles, en 1946.

En 1956, son film « Tant qu'il y aura des bêtes » gagne un prix à Cannes. En 1960, il publie Grafitti, fruit de trente ans de recherches, régulièrement réédité, qui propose le graffiti comme une forme d'art brut, primitif, éphémère. Picasso y participe. C'est sans doute la première fois que l'on évoque le graffiti comme un art. En plus de ses œuvres photographiques, Brassaï écrivit dix-sept livres et de nombreux articles, dont Histoire de Marie, publié avec une introduction d'Henry Miller.

Mais Brassai veut aussi étonner avec des choses devenues banales et que l’on ne voit plus comme les chaises du Luxembourg sous la neige ou les sacs de sable à la Concorde qui deviennent des accessoires de poésie. En 1974, il est nommé chevalier des Arts et des Lettres, avant de recevoir, en 1976, les insignes de chevalier de la Légion d'honneur. Il gagne le premier Grand Prix national de la photographie, deux ans plus tard, à Paris.

Il meurt le 8 juillet 1984, à Beaulieu-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes. Brassaï est enterré à Paris au cimetière du Montparnasse. Il existe une fondation et un jardin portant son nom.


Voici un site sur Brassaï : https://www.photo.rmn.fr/


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :