Jean Dieuzaide

Yan, militant photographe :

Jean Dieuzaide est né le 20 juin 1921, à Grenade sur Garonne, dans la région Toulousaine. Photographe reporter français réputé pour ses photographies humanistes mais aussi pour son incessante action militante afin de promouvoir la Photographie. Il est présent dans beaucoup de genres depuis 1960, dans la photographie industrielle, dans le sport comme dans  le portrait. Issu d'une famille modeste de la région toulousaine, initié par son père à la photographie, il commence son art peu avant la Seconde Guerre mondiale. Il gagne sa renommée en photographiant la Libération de Toulouse et en réalisant à cette occasion le premier portrait officiel du Général de Gaulle, le 16 septembre 1944, à Toulouse.

En 1947, il invente un appareil étanche pour les prises de vue sous-marines. En 1948, il rencontre son épouse Jacqueline à Saint-Martin d'Oydes, au mariage d'une des filles de Pierre Dumas (Odile) journaliste bien connu, directeur du journal "la Victoire", à Toulouse. A partir de 1954 il devient membre du Groupe des XV, qui est une association française dont le but est de promouvoir la photographie en tant qu'art et d'attirer l'attention sur la sauvegarde du patrimoine photographique français Il prend ensuite le pseudonyme de « Yan » jusqu'en 1971, et travaillera essentiellement dans le sud-ouest français, en Espagne et au Portugal.


Un passionné de la mer et des airs :

En 1970, il est membre fondateur des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles. En 1971, il participe à l'exposition collective « Le Groupe Libre expression : Expo 5 » présentée par Jean-Claude Gautrand aux Rencontres d'Arles. En 1974 il crée la galerie un Château d'eau, galerie permanente de photographie, installée dans un ancien château d'eau (1824) au bord de la Garonne qui alimentait en eau les fontaines de Toulouse. Il y organisera  plus de 200 expositions de grands photographes de tous pays.

En 1975 il est le premier photographe à être nommé « Peintre Officiel de la Marine » (POM). Ce titre est accordé par le ministre français de la Défense à des artistes ayant consacré leur talent à la mer, à la Marine nationale et aux gens de mer. Il est attribué à des peintres, mais également à des photographes, des cinéastes, des illustrateurs, des graveurs et des sculpteurs.

Non content d’aimer la mer, Dieuzaide a toujours été un admirateur fanatique de tout ce qui vole. Ses images sont l'illustration vivante de sa passion pour la construction aéronautique et les manifestations aériennes. Il a trouvé à Toulouse, terre d'envol, les meilleures opportunités pour saisir dans son objectif, du sol ou du ciel, les formes les plus étonnantes, les plus impressionnantes ou les plus poétiques de ces machines volantes qui l'ont tant fait rêver. Il transforme le Concorde en fusée, en le cadrant sous son ventre (1969). Amoureux des avions, il les prend en vol, Caravelle sur Ariège (1956), en plan rapproché, 1er vol de nuit (1945) ou abstrait en plan serré, Réacteur d'Airbus (1972).


Collectionneur de prix et de récompenses :

En 1950 il décroche son premier prix de la photographie sportive à la Coupe de France du portrait. Puis en 1952 le prix Popular Photography. Parmi ses œuvres, il réalise aussi une série de portraits, restés célèbres, de Salvador Dalí. Il est honoré par le prix Niépce en 1955 et le prix Nadar en 1961. Il est nommé chevalier dans l'ordre national du Mérite en 1966. L’année suivant il obtient la Coupe de France du paysage. Puis en 1969 il est nommé membre d'honneur de la Fédération française de l'art photographique et en 1970 président de la Commission artistique de la Fédération internationale de l'art photographique. Et les prix ses succèdent chaque année : Officier dans l'ordre national du Mérite et officier dans l'ordre des Arts et des Lettres en 1981, il obtient le grand prix des arts de la Ville de Paris en 1985, celui de la Médaille d'or de la Ville de Toulouse en 1986…

Il a consacré sa vie entière à la photographie. Spécialiste de l'architecture et plus particulièrement de l'Art Roman, il a parallèlement mené une foisonnante activité d'illustrateur pour de nombreux éditeurs français et étrangers. Considéré comme un photographe humaniste pour ses travaux sur l'Espagne, le Portugal ou la Turquie, il est également l'auteur d'une importante recherche plastique autour de la nature morte.

On lui doit aussi en 1959 des portraits de François Bernadi pris à La Franqui. En 1977, il lance une campagne mondiale pour défendre le maintien de la production de papier photographique baryté, menacé d'abandon par les fabricants qui veulent lui substituer des papiers plastifiés RC (Resin Coated), moins riches en argent et bien moins durables. Cette campagne sera un succès, ce type de papier reste encore aujourd'hui disponible pour les usages artistiques et d'archivage.

Jean Dieuzaide demeure aujourd'hui encore le seul photographe titulaire des deux prix Niepce et Nadar, présentés comme le Goncourt ou le Renaudot de la photographie. Son œuvre est estimée à près d'un million de négatifs. Il meurt le 18 septembre 2003 à Toulouse, après avoir exercé son activité de photographe professionnel pendant 60 ans !


Son site officiel est ici : http://www.jeandieuzaide.com/ hélas il n’est pas très fourni en images.


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :