Nino Migliori

Nino Migliori est un photographe italien, né le 29 septembre 1926 à Bologne, ville où il vit et travaille encore. Il commence la photographie en 1948. De suite après-guerre, il intègre le club photographique bolognais et se lance dans une activité photographique intense qui se développera toujours sur différents axes de recherches. A ses débuts, et c’est le photographe que j’aime, c’est un photographe humaniste, il exprime sa tendresse dans des sujets du quotidien, il fige la proximité des scènes de rue, des séries de portraits de gens du Nord au Sud de l’Italie. Il côtoie les populations rurales et déshéritées du delta du Pô et de la Calabre. Sa photographie est hétérogène, il se consacre à la production d’images très esthétiques.

Après la guerre et la chute du fascisme, la liberté retrouvée, le renouveau économique, l’espoir dans le futur construisent une Italie nouvelle, mais qui conserve ses racines. Commères volubiles, jeunes hommes nerveux, enfants audacieux (et le fameux plongeur) composent ses documentaires bien dans la lignée humaniste. Mais on voit déjà, çà et là, des débuts de recherches plus formelles : une fenêtre éclairée montrant un diner familial, encadrée d’un grand mur de briques noir, ou des vues en plongée depuis les tours médiévales de sa ville, Bologne, de jour ou de nuit.

Dans les années 40, il a commence ses recherches expérimentales avec des techniques qu'il a inventées. Il a souvent travaillé sur la matière même de la photographie, telles que les oxydations, les lucigrammes, les pyrogrammes, les hydrogrammes, les cellogrammes, le sténopé, le cliché verre et toutes sortes d’autres innovations… Migliori a aussi fait des images qui s’affranchissent des règles habituelles de l’art. Pionnier en la matière pour ce qui est de la photographie, son travail peut aussi évoquer des peintures informelles ou des bois brûlés. Si bien que Nino Migliori, est souvent qualifié de photographe expérimentateur réaliste.

Puis il y aura la série des Murs, des années 50 aux années 70 il immortalise un espace libre que l’homme s’approprie depuis toujours avec des tâches, des gravures, du salpêtre, des marques et des graffitis. Il en fait des compositions à la fois figuratives et non-figuratives, des poèmes urbains, comme un nouveau langage, ce qui, à l’époque, est assez rare en photographie. Ce n’est pas le travail que je préfère chez lui vous l’avez compris ! Son travail sur l’abstrait, le figuratif est assez important mais qui veut en apprendre plus sur cet aspect saura faire les recherches appropriées…

À partir de 1986, il se consacre souvent à l'enseignement dans des écoles de différents niveaux et dans des musées, comme l'expérience récente de l'atelier au nid de la Fondation MAST à Bologne (2014-2016). Depuis 2006, il travaille sur la série Lumen, avec des œuvres très innovantes réalisées «aux chandelles». Il a commencé ce cycle avec Terra incognita. Lo zooforo del Battistero di Parma et il continue encore aujourd'hui. En 2016, la Fondation Nino Migliori a été créée pour protéger et valoriser l'artiste émilien. En 2017, il a été élu académicien d'honneur par l'Accademia Clementina. Certaines de ses œuvres ont récemment été acquises par le Metropolitan Museum of Art de New York.

De nombreuses publications ont été produites avec ses œuvres au fil des ans. Parmi ceux-ci: Antonio Migliori, CSAC, Quaderni n. 36, Université de Parme (1977); Fotografia gestuale di Nino Migliori, Quaderni del Verri, n. 2, Bologne (1979); Muri di carta, Electa, Milan (1993); Gente-Anni Cinquanta, L’Artiere Edizioni, Bologne (1999); Nino Migliori. Le Avanguardie e il Realismo, Fiaf, Turin (2002); Muri, Damiani Editore, Bologne (2004); Crossroads-Via Emilia, Damiani Editore, Bologne (2006); Peggy à Venise photographiée par Nino Migliori, Editrice Quinlan, Bologne (2010); Nino Migliori. Il passato è un mosaico da incontrare, Editrice Quinlan, Bologne (2010); Nino Migliori. La materia dei sogni, Contrasto, Rome (2012); Nino Migliori. Lumen, Damiani Editore, Bologne (2016).

Le seul site parlant un peu de Nino Migliori est celui-ci, mais cela reste très sommaire compte tenu de sa carrière : https://sites.google.com/site/grandsphotographesdu20eme/migliori-nino


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :