Paul Almasy

Paul Almasy, photographe hongrois, est né à Pál Almásy à Budapest en 1906. À l'âge de 17 ans il quitte sa ville natale pour se rendre à Vienne pour y faire des études de sciences politiques, puis il poursuit son cursus à Munich jusqu’en 1927, et enfin se rend à Paris. C'est la ville qui allait devenir son second foyer et une référence pour ce photojournaliste autodidacte.


L’un des précurseurs du photojournalisme :

Il commence sa carrière de photojournaliste au début des années 30. Mais très vite il est attiré par le journalisme, il devient en 1925 l’un des pionniers du photojournalisme en acceptant pendant la révolte d'Abd el-Krim, sa première mission de correspondant au Maroc. Il réalise ses premiers essais photographiques en 1935, dans le but de pouvoir illustrer ses articles. Il voyage en Amérique latine pour l'éditeur suisse Ringler & Cie.

Contrairement à la vague des photographes hongrois qui viennent se réfugier momentanément en France, lui décide de s'y installer définitivement en 1938. Pendant la guerre, limité dans ses activités, il travaille comme correspondant pour la presse suisse en France et rédige des ouvrages philatéliques. Jusqu'en 1949, il continue son travail de correspondant de presse pour des journaux étrangers, accrédité auprès du gouvernement français. Pendant un certain temps, Paul Almasy a été professeur invité à la Sorbonne et devient officiellement citoyen français en 1956. Il est l'un des membres fondateurs des « Gens d'image » créé par Albert Plécy et Jacques-Henri Lartigue.

En 1958 et 1959, il voyage en Afrique et en Asie. Il réalise un reportage, « Sur les traces de Stanley », publié dans de nombreux pays. Dans les années 1960, il effectue de nombreux reportages, travaille pour les services d'information du gouvernement américain, pour archives photographiques du Togo sur commande du gouvernement togolais, réalise des missions dans les régions polaires pour le compte de l'OMS et se rend pour des reportages de l'Alaska jusqu'au Cap Horn, il est chargé par le Bureau international du Travail pour des reportages en Extrême-Orient. Il va effectuer de nombreux voyages dans le monde pour le compte de l'UNESCO et de l'UNICEF. En 1963, l'Argentine émet un timbre-poste pour la lutte contre la faim représentant l'une de ses photographies.


Une trace indélébile :

Pendant plus de six décennies, il a parcouru le monde avec son appareil photo et a pris environ 120 000 clichés. Il structure ses archives du monde en cataloguant ses photographies par pays. Pour chaque pays visité, il a ensuite classé ses images par catégories : état, économie, culture, vie quotidienne, animaux et plantes. Il a ainsi créé des archives d'images détaillées et complètes qui constituent aujourd'hui un document unique de l'histoire du 20ème siècle. Paul est l'un des grands photographes engagés dans le documentaire social. A partir de 1973, il enseigne le photojournalisme et en 1978, Almasy reçoit la distinction de « Maître de la Photographie » par le Conseil Européen des Photographes Professionnels. Son fonds photographique est d'une richesse exceptionnelle, ses images sont publiées par 278 revues dans 58 pays.


Le touche Almasy :

L’œuvre de Paul Almasy témoigne de son attirance pour le tissu social et humain et de son intérêt pour les choses étrangères. Son travail en noir et blanc se concentre presque toujours sur les gens. Almasy ne s'intéresse pas ici à la classe sociale ni au milieu : il a photographié les hommes puissants de son temps, des artistes bohèmes à Paris, mais aussi des sages-femmes en Afrique, des riziculteurs en Indonésie et des enfants des rues à Mexico. Il photographie aussi bien les ouvriers que les dirigeants, la vie quotidienne, l'industrie, les paysages, le système éducatif ou le système de santé… Même quand il traite de la pauvreté ou de la détresse, il le fait sans jamais basculer dans le voyeurisme. Au contraire il rend compte honnêtement de ce qu'il voit tout en respectant la distance de l'observateur impartial. Paul s'est toujours considéré comme un photojournaliste et non comme un photographe, il voulait simplement que ses images informent le spectateur. Ainsi il ne s’est jamais accroupi pour modifier la vision de l’homme et n’a jamais cadré sa proie de manière irréaliste, la forme ne devant jamais l'emporter sur le contenu… Néanmoins, ses clichés sont envoûtants, ils attestent de son œil habile à capter le sujet traité, le bon angle et le recadrage idéal.

Il va également interviewer Mussolini, Eisenhower, Charles de Gaulle, Konrad Adenauer, pour ne citer qu'eux... Son regard de portraitiste se pose également sur des personnalités artistiques comme André Breton, Marc Chagall ou Alberto Giacometti.

En septembre 2003, Paul Almasy meurt à Paris, il était âgé de 97 ans. Son fonds d'archives photographique est conservé aujourd’hui à Berlin par l’agence AKG.

 Vous pouvez trouver quelques images de Paul Almasy sur le site de l’agence AKG : https://www.akg-images.fr/Package


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :